Encore une fois, c’est d’une main de maître que Dominique Trottein emmène tout son petit monde orchestral vers la bonne humeur et un entrain des plus communicatifs. En effet, dès l’ouverture, le ton d’une soirée festive est donné, soutenu d’emblée en cela par le non moins sémillant ballet de l’Opéra Grand Avignon dirigé par Eric Belaud.
Mise en scène par Valérie Marestin, l’œuvre est convertie à une époque plus proche de la nôtre dans des décors simples et naïfs conçus par Hervé Cherblanc tout comme l’est ce petit peuple de pensionnaires joyeuses et espiègles d’un pensionnat. Ici, le noviciat est réformé dans la contrainte d’un mariage arrangé et les mousquetaires mutent en chasseurs alpins. Et si moines, abbé et religieuses restent vêtus de costumes plus représentatifs des exigences d’une époque reculée, ils n’en ont pas moins la vivacité et la drôlerie propres au genre léger de l’opérette.
Humour et virtuosité.
Côté interprétations, Le baryton Franck Léguérinel semble coller littéralement au personnage de l’abbé Bridaine auquel il offre une palette de comiques pluriels ; paroles, expressivité, gestuelle, chant, tout concourt à l’attachement du personnage généreusement saisi par l’artiste. Dans le registre farceur, soldat travesti pour l’occasion en moine, Frédéric Cornille porte le personnage de Brissac avec une cocasserie inénarrable ; soucieux de satisfaire ses premiers besoins, prêcheur éméché, robe retroussée, il parcourt la scène avec un jeu théâtral des plus cocasses. Maryse Castets n’est pas en reste pour inviter à la bonne humeur, c’est une Mère Supérieure alerte et désopilante qu’elle nous montre ici, et quel déhanché évocateur ! Enfin, Amaya Dominguez a cette nécessaire gaité séditieuse qui fait mouche aussi bien vocalement que théâtralement.
Près de ces joyeux drilles, les touchants tourtereaux, Antonio Figueroa et Pauline Rouillard nous attachent à ce duetto tout émouvant ici, les voix se mêlent avec toute la romantique attendue, par ailleurs, on garde à l’esprit une Marie radieuse et spontanée transcendée par la voix captivante de la soprano. Autre remarquable voix et formidable présence, à retenir celle de Claire de Monteil dans le rôle de l’auxiliaire Simone, comparse des jeunes amoureux.
Enfin, oublier le chœur de l’Opéra Grand Avignon dirigé par Aurore Marchand serait une hérésie en la matière religieuse, si j’ose dire, car il faut en saluer non seulement l’énergie mais encore le talent manifeste à chanter et danser quand nécessaire !
C’était donc un spectacle réussi et parfaitement adapté à ces fêtes de fin d’année sur une ambiance festive, et si le public a été conquis, il l’a été également par cette joie que semblent avoir eu tous les artistes à jouer hier soir, un public qui a bien senti à quel point tous prenaient un réel plaisir à interpréter cette nouvelle création de l’Opéra Grand Avignon. Bravo à Valérie Marestin qui a trouvé ici une réponse à son désir de mettre en scène une version positive de la vie par l’intermédiaire de cette opérette !
Marianne M.
Photographies : Cédric Delestrade/ACM-STUDIO
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Les Mousquetaires au couvent : vendredi 29, samedi 30, dimanche 31 décembre à 20h30
Réservations sur le site internet de l’Opéra Grand Avignon http://www.operagrandavignon.fr
ou par téléphone : contactez la Billetterie de l’Opéra Grand Avignon
au 04 90 14 26 40
Durée : 2h30
En effet tout était mis en oeuvre pour nous enchanter! Une belle soirée de fêtes!
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Cela donne envie, une nouvelle fois. Les costumes et le décor sont magnifiques!
Bonnes fêtes à toutes et tous, à l’opéra bien sûr 🙂
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