Si l’on s’intéresse à votre parcours artistique, Fanny Gioria, celui-ci semble d’abord orienté vers le théâtre, comment vous êtes-vous dirigée, assez rapidement du reste, vers la mise en scène d’opéra ?
J’ai toujours aimé l’opéra, la musique, et les rencontres ont renforcé ce lien avec la musique jusqu’à ce que l’on me propose la mise en scène de La Servante Maîtresse de Pergolèse. Je suis donc venue avec une formation de théâtre plus que de chant et je me suis bien vite rendu compte qu’il y avait un dialogue à créer entre les chanteurs et leurs personnages, ils ont ce désir de jouer, de trouver leurs personnages. Finalement, du théâtre à l’opéra, c’est une continuité, un vrai défi et un dialogue qui se crée.
Avez-vous l’impression que l’opéra ajoute une dimension qui ne se retrouve pas forcément au théâtre ?
En effet, pour moi, l’opéra représente une totalité, on peut être à la fois dans le théâtre, dans le personnage, dans la dramaturgie, dans l’expression des sentiments, dans la musique qui parfois dépasse les sentiments lorsque l’on ne peut plus dire avec les mots. Il y a les costumes, les décors, la danse dont j’adore le travail sur le corps et la respiration. C’est un art complet, bien que ce ne soit pas nouveau de le dire, je crois que c’est l’espace d’une expression plurielle et illimitée et lorsque l’un parvient à sa limite, un autre prend le relais et l’on est ainsi vraiment dans une transversalité. Nous sommes là dans une approche très moderne au fond, tout à fait contemporaine, en ce sens que l’on peut passer de l’un à l’autre, que l’on puisse travailler en équipe, avec cinquante ou soixante personnes, ce qui permet d’œuvrer sur la notion d’équipe et c’est cela qui m’intéresse beaucoup dans l’opéra.